
Je commence a espérer de mourir moins bête
Foin
Larousse agricole 2002
Pag. 296
Les qualités nutritionnelles d’un foin dépendent d’une part de sa valeur nutritive et d'autre part de l’efficacité et de la réussite de la fenaison.
La valeur nutritive des foins est fonction du stade de récolte, qui conditionne la composition chimique et l'utilisation digestive par l'animal. Plus le stade est avancé, plus le fourrage est riche en tiges et pauvre en feuilles. La teneur en constituants pariétaux lignifies indigestibles s'accroît tandis que la teneur en constituants azotés diminue, ce qui entraîne une baisse de la valeur énergétique et azotée. Le stade idéal de récolte des fourrages, permettant à la fois un rendement à l'hectare élevé et une qualité de fourrage correcte, se situe au début de l'épiaison pour les graminées et de la floraison chez les légumineuses.
La réussite de la fenaison par séchage au soleil nécessite de disposer d'une période de 3 à 4 jours sans pluie. Au cours de la fenaison, le fourrage perd une partie de ses glucides cytoplasmiques lors des processus de respiration qui persistent après la coupe.
L'utilisation de conditionneurs de fourrages qui lacèrent les tiges et les gaines au moment de la récolte permet d'accélérer la dessiccation et de limiter ces pertes. Le fanage au sol du fourrage et son conditionnement en balles entraînent des pertes mécaniques, surtout dans le cas des légumineuses, essentiellement sous forme de feuilles riches en constituants azotés. Le fourrage conservé sous forme de foin est donc toujours plus riche en constituants pariétaux et plus pauvre en constituants azotés que le fourrage vert à la récolte. Par ailleurs, la fenaison au soleil entraîne une baisse de sa teneur en carotène. La pluie intervenant pendant la période de fenaison se traduit par une augmentation des pertes par lessivage des constituants solubles (glucides, matières azotées, minéraux) ainsi que des pertes mécaniques dues aux retournements du foin plus fréquents. Si le foin est conditionné encore humide, les risques de développement de moisissures sont importants. De plus, la température du foin stocké en grange s'élève, sa qualité nutritionnelle se détériore fortement et le risque d'incendie est important. Dans certaines régions de montagne où le climat n'est pas propice à un fanage au soleil à l'époque de maturité idéale du fourrage, le séchage artificiel en grange, après un préfanage de 1 ou 2 jours, peut contribuer à assurer une bonne qualité nutritionnelle du foin.
Les foins de légumineuses sont en général mieux consommés que les foins de graminées. Le conditionnement du foin (compactage, agglomération.) entraîne une augmentation des niveaux d'ingestion mais peut provoquer des troubles digestifs d'acidose (moindre rumination, baisse de pH du rumen.). A l'inverse, l'incorporation de foin sous forme de brins longs, à raison de 1 ou 2 kg/jour dans une ration manquant de fibrosité, peut permettre d'éviter les troubles d'acidose.