Suite à ma présentation ici : Sauvetage d'un 880 en Basse Normandie
Je vous fais part des soucis de ce brave 880, 8 vitesses, 2 RM.
Je ferai un reportage photo après cette réparation. D'une part car je suis encore à 400 km du tracteur, d'autre part car la ferme est... en zone blanche. :x
L'ami qui l'utilise est un peu étourdi : il n'avait pas bien lu la notice de son tracteur et ne savait pas que le circuit de freinage et celui de la direction hydrostatique sont indépendants. Ça m'a surpris, aussi. :shock:
C'est comme ça qu'on a découvert par hasard ensemble le réservoir des freins, vide, en démontant le tableau de bord ! :oops:
Au départ, faute de frein à pied, il a actionné régulièrement le frein à main... mais ça n'a qu'un temps : un beau jour, crac ! les disques on cédé, plus moyen de s'arrêter ! :affraid:
En fier paysan normand, il n'en a parlé à personne : pendant 2 ans (ou plus ? :suspect: ) il s'est contenté de couper le moteur en prise, quelques mètres avant le point d'arrêt souhaité. :lol:
Précision : il n'utilise l'engin que sur ses terres, pas sur la route. De toute façon il n'a plus d'éclairage ni de klaxon, tout le circuit électrique est à revoir. Mais ce sera pour une autre fois...
Mais revenons à nos moutons... enfin, à nos pignons !
Un beau jour, le levier de vitesses a eu la mauvaise idée de sauter en pleine descente... avec la remorque chargée de pierres, sinon c'est pas drôle ! :evil:
Il n'a dû son salut qu'au réflexe qu'il a eu de faire chavirer le chargement, façon la plus rapide d'immobiliser le tracteur. :bounce:
Ensuite, il n'a pu utiliser que la deuxième vitesse, petite ou grande. Avec les autres, ça tourne dans le vide. :cry:
Je me suis fâché il y a quelque temps en montant avec lui en cabine, voyant qu'il devait retenir le levier avec le genou pour éviter qu'il saute à nouveau. :twisted:
:arrow: Cette fois c'est décidé, je ne te laisse plus le choix : on s'attaque à ta boîte de vitesses ! :lol:
Avec un autre ami "graisseux" venu cette fois... des Hauts de France :joker: , on s'est donc attelés aux vacances de Pâques au démontage des différents blocs. Le plus pénible a été de retirer la cabine et toute l'hydraulique, sachant qu'on ne disposait que d'un simple palan !
Il a fallu pousser les blocs à retirer à 2, pendant que le troisième faisait défiler la chaîne du palan comme un malade pour donner assez de mou pour poser le bloc un peu plus loin. :bball:
Le tout est posé sur des madriers, biens calés. On tient à la vie quand même.

Au final, la panne ne provient pas de la boîte mais du pignon d'attaque du différentiel : l'écrou qui assurait le serrage s'est dévissé, et l'arbre s'est progressivement décalé vers l'intérieur du différentiel... Jusqu'à ce que la rondelle de calage entre pignon et roulement cède, usinée par la couronne !
Ensuite, c'est le roulement conique qui n'a pas apprécié : on a retrouvé ses rouleaux sévèrement amaigris ! :face:
Bref, réussir encore à déplacer et arrêter ce 880 tenait du miracle... mais la rubrique nécrologique n'était pas loin ! :twisted:
Demain je retrouve 2 amis ch'tis en Normandie :joker: , et on passe au remontage de la "poutre", puis on terminera par une restauration de la cabine au MIG. Des vacances en célibataire comme je les aime ! :cheers:
Pour ça j'ai pu télécharger une série de documents, dont les précieux éclatés de la transmission, des freins, de l'hydraulique...
En revanche, impossible de trouver une doc indiquant les couples de serrage. c'est tout de même gênant, surtout pour le pignon d'attaque !
Si quelqu'un a ça dans ses archives je lui serai infiniment reconnaissant.
A bientôt pour la suite du reportage ! Ce sera plus joli en images. Un peu de patience...
Marc